Hey you

"Hey you,
Standing in the aisle,
With itchy feet and fading smile,
Can you feel me?
Hey you,
Don't help them to bury the light.
Don't give in without a fight." Pink Floyd

Dix jours, dix nuits, de l'amour, de l'amour.

Parfois je me demande si je ne rêve pas les mots, les gestes, sa douceur, son regard. Je m'accroche à la réalité, pauvre bouée qui me rappelle sans cesse que nous sommes mortels et qu'il faut profiter du jour. En revenant de promenade, nous nous sommes arrêtés devant une petite chapelle perdue au milieu de nulle part. Il faisait chaud. Deux motards étaient stationnés sur le côté, à l'ombre. Impressionnants.

Il a pris son appareil pour faire quelques clichés. Je l'ai observé puis je suis entrée dans l'église. Un livre ouvert, des commentaires, des pensées, des prières. J'ai demandé à d'autres de prier pour mes disparus. Ils le feront je le sais. Il est entré après moi, a lu mes mots. Je crois qu'il a écrit aussi.

Plus tard, nous avons baisé. Fait l'amour. Il s'est allongé au-dessus de moi, une position rare puisque nous aimons tous les deux qu'il se place derrière moi, il est entré en moi et m'a pénétrée profondément. Je l'ai observé, le visage grave et concentré. J'ai gardé les yeux ouverts pour le voir s'appliquer sur le plaisir, pour le voir me prendre, pour le voir s'abandonner, gémir et jouir.

La vie offre. Quand je capte les regards sur nous, quand je lis l'étonnement dans les yeux, la surprise, parfois aussi le scepticisme, l'envie ou le doute, je me rappelle que la vie n'est qu'un songe, qu'elle est courte et imprévisible. Que notre différence est aussi notre force. 

Les deux motards, tout de cuir vêtus et casqués, m'ont souri en repartant. Derrière la visière du casque, c'est le visage de Pascal que j'ai aperçu. Comme une bénédiction.
"Eh toi, ne les aide pas à éteindre la flamme, n'abandonne pas sans te battre."